Gaz Européen et Fabrice Amedeo parcourent les océans au service de la Science

31 janvier 2023

Gaz européen et son skipper Fabrice Amedeo sont engagés pour la préservation des océans et la transition énergétique.

Depuis 3 ans, Fabrice Amedeo navigue en course avec des capteurs qui permettent de mieux comprendre les conséquences du réchauffement climatique sur les océans et de mieux connaitre la pollution des océans.

 

Un bateau laboratoire sur les différentes transats

L’IMOCA Nexans – Art Fenêtres qui participera en fin d’année à la Transat Jacques Vabre est un véritable bateau laboratoire. Laboratoire de la transition énergétique avec l’ambition de faire le tour du monde lors du prochain Vendée Globe en 2024 en n’utilisant que de l’énergie verte, et laboratoire de mesure de la pollution des océans avec des capteurs qui mesurent le réchauffement climatique et la pollution plastique des océans que Fabrice Amedeo traverse en course.

Parmi ses capteurs, il dispose d’un système de mesures de la pollution plastique à trois niveaux de précision : 300 microns, 100 microns et 30 microns. Les conclusions de l’analyse des filtres à 300 µm, avaient révélé que les eaux de surface de l’océan Atlantique sont deux fois plus polluées par les fibres de cellulose que par les microplastiques. Les différentes équipes menées par Enora Prado, Chercheur à l’Ifremer Brest, Lab. LDCM, Jérôme Cachot, Professeur des Universités à l’Université de Bordeaux, Lab. EPOC, Sophie Lecomte, Directrice de recherche CNRS, Lab. CBMN et Christophe Maes, Chargé de recherche IRD, Lab. LOPS, ont poursuivi leurs études l’an dernier et ont pu présenter ce lundi les conclusions de l’étude des filtres 100 microns.

© Jean-Marie LIOT – www.jmliot.com

De nouvelles données sur la pollution des océans

Les scientifiques de l’Ifremer et de l’université de Bordeaux, partenaires des campagnes de mesures microplastiques, ont analysé les filtres 100 microns prélevés en 2020 sur l’Atlantique durant le Vendée Globe. Comme pour les filtres de taille supérieure (300 microns), il en ressort une augmentation du nombre de microparticules : 40 fois plus de fibres de celluloses et 34 fois plus de microplastiques.

Cette deuxième vague d’étude au large confirme également une véritable différence entre l’Atlantique Sud et l’Atlantique Nord : l’Atlantique Sud semble être légèrement moins contaminé par les microplastiques, ce qui soulève des questionnements sur la dynamique interne du gyre océanique subtropical (la zone de convergence des microplastiques située autour de 30°S). Fabrice souligne « Avec la mise à l’eau de mon nouveau bateau au printemps, les campagnes de mesures vont reprendre, notamment lors de la transat Jacques Vabre en fin d’année et lors du Vendée Globe l’an prochain« .

L’analyse confirme la présence importante de fibres de celluloses dans l’océan. Celles-ci sont 40 fois plus concentrées dans les filtres de 100 µm avec une répartition dans la colonne d’eau quasi équivalente à celles des microplastiques. « Malgré des différences hydrodynamiques entre leurs morphologies, les microplastiques et les fibres subiraient une dispersion dynamique similaire dans l’Océan du grand large » explique Christophe Maes.

L’étude montre également que 100 % des échantillons issus des tamis de 100 µm contiennent des microplastiques contre 64 % pour les tamis 300 µm. La concentration moyenne est de 38 particules/m3 (34 fois plus importante que celle des particules de taille supérieure à 300 µm).    Ceci peut notamment s’expliquer par une fragmentation plus rapide de certains types de plastique en très petites particules due à des processus à la fois biologiques, chimiques et physiques : l’abrasion, l’action des UV ou encore la biodégradation : « On s’y attendait, mais on avait peu d’idée sur le coefficient multiplicateur », confie Enora Prado.

 

Un projet scientifique sans précédent

Ce projet scientifique représente une opportunité sans précédent pour la communauté scientifique, de collecter et analyser les microplastiques de différentes classes de taille, présents dans les eaux océaniques de surface pour lesquelles peu de données sont actuellement disponibles. « Nous avons besoin de mieux quantifier et caractériser la pollution des eaux du large pour savoir d’où elle vient, mais aussi pour mieux évaluer le risque associé à cette pollution pour les écosystèmes marins océaniques », explique Jérôme Cachot. « Globalement, c’est un terrain de jeu relativement nouveau pour la communauté scientifique et à traiter de façon urgente au vu de l’augmentation constante de la production plastique mondiale. Cartographier les eaux marines du large représente un challenge car cela couvre des aires géographiques immenses pour lesquelles on a très peu de données sur la pollution plastique. L’objectif est de parvenir à une modélisation pour obtenir une dynamique de la pollution plastique : le transport de ces particules, les sources de production et les zones d’accumulation. Comme on ne peut pas agir partout, en même temps, il est important d’identifier les principales sources de pollution plastique pour savoir où agir en priorité ».

Fabrice Amedeo cockpit

© Jean-Marie LIOT – www.jmliot.com

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